Arrivée et désagréable surprise

*Bienvenue à Pervercity, il est 10:30, le temps est ensoleillé et la température actuelle est de 18°C. Nous vous souhaitons un agréable séjour. A bientôt dans notre compagnie Perv'Air.*

Je soupire et sourie. Je me décrispe de mon siège et me mets à rire nerveusement: c'est toujours comme ça après l'attérissage. J'ai une peur bleue de l'avion. Dès que le bruit des réacteurs change, je crois toujours qu'on est bon pour s'écraser. Et l'attérissage... mon Dieu! J'ai toujours l'impression qu'on ne pas pas s'arrêter avant la fin de la piste.
Mais l'attérissage a été réussit, je suis arrivé. Bonjour nouvelle vie.

- Veuillez sortir par la porte de derrière, me dit une hôtesse.

Je lui sourie pour acquiescer. Je prends mon sac et m'empresse de quitter l'avion. Je respire à plein poumon l'air de dehors. Je descends les escaliers et monte dans la navette qui nous amène dans le hall de débarquement des bagages. Je me poste devant le tapis roulant et attends. J'aime pas attendre.
Ce n'est que vingt minutes après mon arrivée que le tapis se met enfin en route. Les premiers bagages défilent et les gens s'empressent de les récupérer. Dix minutes plus tard, je n'ai toujours pas vu un seul de mes sacs.
Un quart d'heure passe.
Vingt minutes.
Une demi-heure.
Il n'y a plus de bagages sur le tapis mais pourtant je reste comme un abrutie à le fixer d'un air hébêté, les bras croisés, mon petit sac de voyage sur le dos. Pourquoi mes bagages ne sont-ils pas là?! Je crois que je vais m'énerver. Et pourtant je ne m'énerve jamais.
Commençant à m'échauffer je me dirige vers les compartiments où les bagages sont placés sur le tapis roulant. Deux gros types discutent, chacun une cigarette fichées entre les lèvres.

- Excusez-moi? Les abordé-je.

Ils tournent sur leur grosses bedaines pour me regarder, le visage rouge d'abord déjà trop bu à cette heure.

- Bonjour mon p'tit gars, me dit le premier. T'cherches que'que chose?
- Oui, mes bagages. J'avais cinq gros sacs et ils ne sont pas là.
- Bah, y'a pu rien ici, t'vois bien. Pis ils sont pus dans l'avion non pus. Vas voir au bureau des objets perdus. 'Peut rien pour toi.
- Merci quand même, dis-je sans sourire.

Je fais donc demi-tour pour aller au bureau des objets perdus. Une jeune femme m'y acceuille. Elle est très jolie, rien à dire, mais rien qu'à son sourire je sens qu'elle m'agace déjà. Comment ne pas être agacé quand vos cinq sacs ne débarquent pas avec vous?

- Bonjour, dis-je en faisant un effort surhumain pour sourire.
- Boujour. Vous avez perdu quelque chose? Me demande-t-elle.

J'ai soudainement très envie de rire. Si je suis ici, c'est que j'ai forcément perdu quelque chose. Ho oui elle m'agace!

- Oui, mes bagages. 'Sont pas arrivés.
- Ha! Fit-elle. Vous êtes sûr?

Je regarde autour de moi, histoire de lui montrer qu'il n'y a pas l'ombre d'un bagage ici.

- Bon, dit-elle, ils doivent avoir prit un mauvais éguillage lors du tri d'embraquement. Vous aviez étiqueté vos sacs?
- Oui.
- Bien. Je vais signaler la perte à l'agence et ils les retrouveront peut-être. Vous avez un numéro de téléphone où nous pourrions pour joindre pour vous tenir au courant?

Je lui donne mon numéro de téléphone. Je la remercie et m'en vais. Je sors de l'aéroport et tente de trouver un taxi pour m'emmener en ville, histoire que j'aille prendre une chambre d'hôtel pour quelques jours avant de trouver où m'installer.
Evidemment, il n'y a plus l'ombre d'un taxi. Je fais donc du stoppe sur le trottoir...

Pas beaucoup de voitures...
Je commence à marcher vers le centre ville, épuisé des 12 heures d'avion depuis Londres, le pouce toujours levé, attendant désespérément que quelqu'un me prenne.
Il est peut-être bientôt midi, mais je ne rêve que de deux choses: prendre un bain et dormir un peu avant d'aller visiter la ville.

Pitié une voiture... une voiture... UNE VOITURE!
Pas d'âme charitable pour m'emmener en ville? C'est encore loin et je n'ai franchement pas envie de marcher. Mais il le faut...

Une... deux... une... deux...

Pas de voiture... Tous le monde dort encore dans cette ville? Y'a pas un gentil lève-tôt pour me conduir en ville? Ou une gentille lève-tôt, j'ai rien contre les filles après tout.

Une... deux... une... deux...

Pas de voiture, pas de taxi. J'attends désespérément en marchant toujours avec le pouce levé.

Le jeune Bill marchait tranquillement à travers la ville ce matin, ou plutôt cette fin de matinée. Il n'avait pas grand chose et étant donné qu'il vivait ici depuis presque un an et qu'il ne connaissait pas entièrement la ville, autant y remédier.
Il marchait donc lentement, ses mains manucurée glissées dans ses poches, la tête baissée et ce, de la même façon depuis le début de la rue.
D'ailleurs son regard s'était posé sur un jeune homme qui semblait faire du stop depuis un bon moment déjà...le pauvre, s'il s'attendait à que quelqu'un s'arrête... il était mal barré. Personne ne s'arrêterait.. de nos jours, qui prend du monde en stop? Avec tout ce qu'on entend.. les gens ont bien trop peur.
Il s'avança donc lentement vers lui et, l'air souriant, lui dit :

-Ca sert à rien de persister...Tu habites loin d'ici?

Bien oui, autant commencer comme ça... Si le jeune homme n'habitait pas trop loin, peut être que Bill pourrait faire un petit bout de chemin avec lui..du moins, si leur route pouvait être commune.
Et autre chose, le bel androgyne ne vouvoie jamais les gens..il a horreur de ça.


HJ : Bill n'est pas chanteur, du moins, pas encore ^^

-Ca sert à rien de persister...Tu habites loin d'ici?

Plongé dans la contemplation de mes chaussures depuis dix minutes ayant perdu tout espoir de voir une voiture s'arrêter, je lève la tête à l'entente de cette question.
Je n'ai pas répondu tout de suite. J'avais les yeux bloqué sur le visage de la personne. En le regardant, j'étais incapable de dire s'il appartenait à une fille ou à un garçon, mais en descendant mon regard sur son corps, j'eus la confirmation que c'était un garçon.
Je lui sourie faiblement. J'aurais volontier fait un sourire jusqu'aux oreilles tant j'étais content de voir enfin quelqu'un, mais je n'en avais même pas la force.

- En fait, non... répondis-je, je n'habite pas encore ici mais je compte bien m'y installer. Pour l'instant j'aimerai aller en ville et trouver un hôtel pour me reposer un peu. Tu voudrai bien m'y emmener?

Le bel androgyne souria légèrement au jeune homme et lui répondit par un petit signe de tête. Pourquoi refuser? Ca permettrait aux deux jeunes hommes de faire connaissance, la ville s'agrandissait de jour en jour apparemment et pourtant.. Pervercity...Pas terrible comme nom. Bill souria toujours et tendit sa main au jeune homme pour la lui serre doucement.

-J'm'appelle Bill.

Il lui lança un petit clin d'oeil et s'humidifia les lèvres pour ensuite entamer la discussion.

-T'as l'air crevé... L'hôtel est pas trop loin mais bon... faudra marcher un peu.

Et si le jeune homme n'était pas motivé, ça allait être dur. Tant pis, le beau brun serait le remotivé.
Bill passa lentement sa main dans ses cheveux noirs ébènes méchés de blond, et commença doucement à marcher, inscitant, d'un signe de tête, le jeune inconnu à le suivre.

Il n'arrêtait plus de sourire, ce qui m'incita à faire de même. Je lui serrai la main.

- Merci, Bill, c'est gentil. Moi c'est Mickael, mais tout le monde m'appelle Mika.

Il sourit encore et je le suivis pour aller en ville. J'étais si fatigué que je ne pensais même plus à parler. Mais je me secouai pour me réveiller un peu, histoire de ne pas avoir l'air d'un somnambul.

- Tu habites ici? Demandè-je.

Le jeune androgyne lui souria toujours, d'un sourire franc et aimable. A l'annonce du prénom de l'inconnu, Bill ne pût s'empêcher de répondre.

-Mais moi j'suis pas tout le monde, j't'appelerais Mickael.

Il laissa un petit rire s'échapper de ses lèvres et glissa ses mains manucurées dans ses poches. Le pauvre Mika avait vraiment l'air crevé.. sûrement la cause d'un long voyage, après tout s'il voulait s'installer ici c'est qu'il venait d'ailleurs...logique. xD
Il marcha tout aussi lentement à côté du jeune homme et répondit à sa question d'une voix calme et douce.

-Ca fait 9 mois que j'vis ici.

Il tourna son visage vers lui pour lui sourire pour regarda à nouveau la route qui s'offrait à eux.

-Pourquoi cette ville?

Beh oui, Mika aurait très bien pû emmenager ailleurs.

Pourquoi cette ville? Ho, bonne question!

- J'voulais partir loin, très loin de Londres. J'avais rien là-bas, ni présent, ni futur. Et un mauvais passé m'a laissé un goût amer dans la bouche. J'ai aussi voulu fuir quelques personnes. J'ai mis longtemps à me décider où aller, je me suis finalement décidé à venir ici. Personne chez moi ne connaissait cette ville, alors personne ne m'y chercherait. Je serai tranquil et je pourrai recommencer une nouvelle vie.

J'avais dis ça en souriant même s'il n'y avait pas de quoi. Bill souriait toujours. C'était presque déstabilisant. Son visage était si beau, si parfait que j'avais presque envie de le toucher pour voir si ce n'était pas un masque de céramique...

- Et toi? Demandè-je. Pourquoi as-tu choisi cette ville?

La raison de l'arrivée à Pervercity de Mika destabilisait le jeune homme. Son histoire semblait si proche de la sienne. Il hochait de temps en temps la tête sans répondre, juste pour lui montrer qu'il était totalement à l'écoute. Une fois son histoire terminée, le beau brun redoutait qu'il lui pose la même question en retour...malheureusement, c'est ce qu'il fit.
L'androgyne mit un moment à répondre, juste pour trouver les bons mots.
Il soupira silencieusement et répondit au jeune homme d'une voix calme.

-Et beh.. c'est sensiblement pour les mêmes raisons que toi. Sauf que j'ai pas décidé de venir ici dès le début. J'voulais fuir c'est vrai, qu'on ne me retrouve pas, j'ai fais plusieurs villes... j'ai trop souffert avant..Maintenant tout va mieux, j'me suis reconstruit une nouvelle vie.

L'androgyne releva doucement le visage vers Mika et lui adressa un petit sourire.
L'hôtel n'était plus très loin, encore quelques minutes de marche et ils y seraient bientôt.

Il avait vraiment l'air mal quand je lui eut raconté la raison pour laquelle j'avais attéri ici.
Mais ce fût à mon tour d'être destabilisé quand il me dit qu'il était là pour des raisons semblables aux miennes.

- Je ne sais pas pourquoi mais... Je trouve ça affolant tous ces gens à moitié détruis par d'autres et condamnés à fuir autrepart. Je me sens vraiment soulagé d'être arrivé ici, je peux fermer la porte sur le passé et oublier tout ça. Tu te sens bien ici?

On arrivait au centre ville. J'allais pouvoir me reposer un peu. Mais en même temps je n'avais pas envie de laisser Bill. Il avait l'air si soudainement mal, et puis le fait de savoir qu'on avait tout deux un passé douloureux me faisait sentir moins seul, pas "rassuré", mais je me sentais compris et ça faisait comme un bien fou. Je me demandai bien ce qu'un beau jeune homme comme lui avait bien pu endurer, mais ce n'était pas vraiment mes affaires. Pour l'instant, je me contentais de l'écouter.
Je ne voulais pas le perdre de vu, j'avais encore envie de parler avec lui, mais à tête reposée. Il faudrait que je prenne ses coordonnées...

Le beau brun écouta une nouvelle fois attentivement ce que lui disait Mika. Ce jeune homme semblait si fragile.
L'androgyne continua d'avancer lentement et inscita cette nouvelle connaissance à prendre la rue voisine. L'hôtel était encore tout juste quelques allées plus loin, juste le temps de continuer à parler un petit moment.

-Tu verras... ici pas mal de gens ont eu la vie détruite... La vie est dégueulasse.

Bill ne pût s'empêcher de lui adresser un petit sourire avec un petit air triste.
Ca avait été tellement difficile pour lui de sourire avant, heureusement maintenant tout ça était bel et bien terminé. Son passé était loin derrière lui.

-Mais, j'me sens beaucoup mieux depuis que je suis arrivé à Pervercity. J'espère que ça ira mieux pour toi.

- Je me sens déjà mieux rien qu'à l'idée d'être ici, loin du monde et de ses horreurs...

Il souriait toujours. Il devait avoir une certaine force en lui pour puiser un tel sourire dans tant d'abominations. A vrai dire je ne savais pas non plus d'où je tirais le mien, mais peu importait. On souriait tous les deux, c'était déjà pas mal sachant que d'autres dans ce monde ne sourient jamais.
On arrivait à l'hôtel. Je m'arrêtai devant la porte.

- Merci beaucoup de m'avoir accompagné. Tu veux bien qu'on se revoit?

Le beau brun continua de marcher lentement jusqu'à arriver à l'hôtel. Ils allaient devoir se quitter ici, dommage, le brun trouvait la compagnie de Mika fort sympathique. Il regarda longuement la grande bâtisse qui s'étendait sous ses yeux cernés de noir et hocha positivement la tête en entendant la question de Mika.

-Bien sur, ça m'f'rait plaisir.

Il lui lança un petit clin d'oeil et sortit un stylo de sa poche qu'il débouchonna avec ses dents. Après ça, il prit la main du jeune homme dans la sienne et lui inscrivit son numéro dessus.
L'androgyne rebouchonna son stylo et le reglissa dans sa poche arrière du jean.

-Tu n'auras qu'à m'appeler quand tu voudras qu'on se revoit.

Je regardai ma main l'espace d'une seconde, souriant, contemplant ce numéro qui serait peut-être à l'origine d'une nouvelle amitié.
Je regardai ensuite Bill.

- A bientôt alors, dis-je dans un sourire. Passe une bonne journée et merci encore.

Je lui serrai la main. J'avais toujours envie de toucher ce visage si pur. Ce n'était tout de même pas tous les jours qu'on croisait une "gueule d'ange". Je retins mon geste encore une fois. Je n'avais pas non plus envie de paraître ridicule, même si c'était un geste anodin. Juste envie de toucher ce que je voyais...
Je lui souris, puis rentrai dans l'hôtel.

Bill lui lança un petit clin d'oeil amical et lui adressa un petit signe de la main tout en marchant à reculons.

-A bientôt Mickael. Et y'a pas de quoi, c'était un plaisir.

L'androgyne lui souria un peu plus largement.
C'est vrai que Bill n'aimait pas faire comme les autres et si tout le monde appelait ce jeune homme Mika pourquoi ne pas faire autrement?
Il attendit que Mika entre à l'intérieur de la bâtisse pour ensuite se retourner et marcher normalement, tout en glissant ses mains dans ses poches.
Maintenant, le bel androgyne allait marcher longuement jusqu'à chez lui ou pourquoi pas jusqu'à la plage..